Effraction sexuelle et brisure du soi : Pour une prise en charge complexe
14 janvier 2020
Ecrit par Michèle Gennart - Médecine & Hygiène
“Une agression sexuelle chez un mineur atteint la subjectivité au foyer même de sa constitution bio-psycho-sociale. En prenant appui sur une situation clinique, l’auteur interroge les retentissements d’une telle agression dans l’intimité psychosomatique du sujet, en cherchant à comprendre comment, à partir d’une telle expérience, non seulement des dysfonctionnements corporels surgissent, mais des destinées psychopathologiques graves et chroniques peuvent se façonner.
Les mineurs qui ont été traumatisés dans leur intimité psychosomatique auront tendance dans la suite à « enfermer » leur soi hors de toute atteinte. Il s’agit alors de restaurer le lien d’appartenance à l’humain et d’éprouver, à travers les relations familiales, si un authentique espace familier peut se reconstruire. Le traitement intègre ainsi un travail centré sur les liens d’appartenance et un travail centré sur la personne, approchée dans la complexité de son identité incarnée.
Il s’agit donc, pour réduire un traumatisme, de travailler à le symboliser, à le réinsérer dans la trame de ce qui peut faire sens, et de restaurer les ressources curatives de l’entourage. Mais il s’agit encore de lui enlever sa prégnance corporelle en soignant les blessures et les douleurs par lesquelles le sujet a « intégré » l’effraction dans son intimité. La coopération concertée des intervenants médicaux, psychothérapeutiques et des familles y est donc essentielle.”
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EFFRACTION SEXUELLE ET BRISURE DU SOI_Gennart
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Cet article a été intégré par Pauline Schockaert